Il arrivait souvent que des reportages négatifs soient publiés sur l’arrivée
d’immigrants noirs en provenance des États-Unis, notamment dans
l’Edmonton Bulletin, l’Edmonton Journal et le Calgary Eye Opener. L’arrivée
du premier groupe de Noirs a été décrite avec une certaine condescendance dans un journal :
« C’est en 1908 que le premier groupe est arrivé des champs de coton de l’Oklahoma pour s’établir le long de la voie ferrée du Grand Trunk Pacific, dont le plus grand établissement se trouvait au lac Chip ».
Les journaux permettent de comprendre le déroulement de l’immigration noire et les attitudes négatives des Canadiens de race blanche à l’égard de ces nouveaux arrivants. Des articles exprimant des inquiétudes à propos de l’immigration noire ont été publiés dans de grands journaux de 1908 à 1920.
Qu’est-ce que la racialisation?
La racialisation est un terme qui reconnaît que la race est un construit social et non pas un phénomène purement biologique. L’utilisation de la racialisation met l’accent sur le construit actif de la race et sur les raisons du racisme.
À regarder
Brève entrevue avec Jennifer Kelly, PhD (professeure émérite, Université de l’Alberta), chercheuse en chef et conservatrice de l’exposition Et pourtant nous nous élevons : une présence noire en Alberta portant sur la racialisation au sein de l’histoire canadienne.

Une caricature de l’Edmonton Journal fait ressortir l’hostilité des agents d’immigration et de certains habitants d’Edmonton en matière d’immigration. Cette caricature illustre l’ambivalence des Canadiens envers l’immigration noire.
L’homme blanc ne dit pas ouvertement que la race est la raison de l’exclusion, affirmant plutôt que l’immigrant est rejeté de l’Alberta en raison du climat froid. Les agents d’immigration se servaient souvent de la froideur du climat comme prétexte pour refuser les personnes de descendance africaine, leur disant qu’elles pourraient difficilement survivre au pays. Bien entendu, ils avaient omis de mentionner que Matthew Henson, un Noir, avait atteint le pôle Nord géographique en 1909.
Edmonton Journal, le 5 mai 1911.
Les journaux des prairies ont joué un grand rôle dans la perpétuation des stéréotypes et des représentations négatives des Canadiens noirs. Par exemple, un incident isolé était immédiatement attribué à la collectivité noire, ce qui avait des incidences sur tous les pionniers noirs.
Cela a été le cas à Edmonton le 4 avril 1911 lorsqu’une fille blanche a raconté s’être fait attaquer par un Noir, une histoire montée de toutes pièces. La nouvelle de l’attaque présumée s’est répandue comme une traînée de poudre, tous les grands journaux ne tardant pas à faire le lien entre l’ensemble des Noirs et l’incident.
« Negro Attacks a Little Girl », The Edmonton Bulletin, le 5 avril 1911.

Des références au « péril noir » ont suscité de l’agitation contre l’immigration noire en Alberta et ont servi de logique à la campagne de résolution et de pétition menée par l’Edmonton Board of Trade. Cet incident témoigne non seulement du mythe prépondérant selon lequel les hommes noirs présentent une menace pour les femmes blanches sexuellement parlant, mais il illustre également le rôle que les journaux ont joué en représentant les hommes noirs canadiens comme violents et dangereux. La pétition de l’Edmonton Board of Trade a été distribuée à la Banque Union, à l’Hôtel Windsor, à l’Hôtel King Edward, à la Banque Merchants et à la Western Realty Co.
Le conseil municipal d’Edmonton ainsi que plusieurs autres organismes et chambres de commerce ont donné leur appui à la résolution. Le Regina Board of Trade a refusé d’en faire autant.

Texte de l’image :« Notre chambre de commerce estime que la présence de personnes de couleur dans les secteurs de propriétés familiales rurales empêche la classe plus désirable de colonisateurs blancs de s’y installer. S’il continue d’en être ainsi, cela se traduira inévitablement, dans l’Ouest canadien, par un problème comme celui qui continue d’accabler les États-Unis plus que n’importe quel autre problème. Cette raison est amplement suffisante pour demander au gouvernement de nous protéger en excluant ces personnes du pays, sans susciter de controverse quant à la désirabilité ou à la non-désirabilité des colonisateurs noirs. »




En plus du tollé soulevé en Alberta, le gouvernement du Canada recourait de plus en plus à des moyens « officieux » d’empêcher les Noirs d’immigrer au Canada. Les agents d’immigration faisaient en sorte de ne pas envoyer d’information sur le Canada aux Noirs. Les agents principaux du Canada ont approché des chefs religieux au sein de communautés noires des États-Unis pour qu’ils se prononcent contre l’immigration dans les prairies. Le climat froid et le manque de nourriture connue étaient souvent cités comme raisons pour ne pas migrer vers le Canada.

Lettre au surintendant de l’immigration reçue en janvier 1910 de la part de W.V. Bennett, agent de l’agence du gouvernement du Canada à Omaha, au Nebraska, précisant la politique officieuse du gouvernement consistant à ne pas encourager l’immigration noire. En voici un extrait :
« L’autre jour, j’ai reçu de la correspondance d’un homme d’Aurora, au Nebraska, mentionnant qu’il est un homme de couleur et qu’il veut aller au Canada. C’est un travailleur manuel et même s’il affirme être un bon travaillant et ainsi de suite, j’avais l’impression, d’après votre circulaire, que vous ne vouliez pas que les nègres s’installent au Canada et c’est pourquoi je lui ai répondu. »
Il arrivait souvent que l’agent J.S. Crawford du gouvernement du Canada pose des questions au sujet de la couleur des immigrants pour déterminer s’ils étaient des candidats convenables ou non. Depuis Kansas City, au Missouri, il a écrit au maître de poste de Keystone, en Oklahoma :
« Cher monsieur, auriez-vous l’obligeance de me dire si C.C. Harris est un homme blanc ou un homme de couleur. »
(le 11 novembre 1910)
Selon le document d’archives, le maître de poste S.R. Morris a répondu en griffonnant en gros caractères sur la lettre un mot péjoratif pour décrire la race de la personne, indiquant ainsi qu’il s’agissait d’un Noir.
Visant les personnes n’étant pas de race blanche, le gouvernement du Canada a adopté l’article 38c de la Loi sur l’immigration de 1910 donnant le pouvoir au ministre de l’Immigration d’empêcher l’entrée d’immigrants « de toute race jugée impropre au climat ou aux nécessités du Canada ou d’immigrants d’une catégorie, d’une occupation ou d’un caractère particuliers ».
En réponse aux pressions exercées en matière d’immigration, le gouvernement Laurier a formulé un décret en conseil (un document du Cabinet) en mai 1911, déclarant ce qui suit :
« Pour la période d’un an, à partir de la date ci après, il sera interdit de s’installer au Canada à tout immigrant appartenant à la race noire, qui est considérée comme inadaptée au climat et aux exigences du Canada. »
Daté du 11 août et annulé en octobre 1911. Bibliothèque et Archives Canada, C-117932.
Ce décret en conseil a toutefois été annulé.
Matière à réflexion
- Demande-toi :
- Comment devrions-nous juger nos actions respectives, celles du passé et celles du présent?
- En quoi mon groupe est-il endetté envers les autres, ou en quoi les autres sont-ils endettés envers moi?
Bien que l’immigration des personnes de descendance africaine suscitait souvent des inquiétudes dans de nombreux journaux des prairies, certaines personnes étaient en faveur de l’immigration noire. Le 25 mars 1911, le Manitoba Free Press a publié l’un des articles les plus favorables à l’immigration des Noirs au Canada :
« Le mouvement s’est amorcé en janvier dernier lorsqu’une soixantaine de personnes ont traversé la frontière pour se rendre à Edmonton, en Alberta, où elles ont débarqué du train pour se diriger vers le nord et se sont installées sur des propriétés familiales rurales dans un endroit maintenant connu sous le nom de Murphy. M. Sneed, un Oklahomien financièrement à l’aise possédant de bonnes compétences en gestion est venu faire un tour au pays en août dernier. En fonction de ses observations de l’endroit et des bons commentaires reçus de plusieurs personnes, il a décidé de rassembler des personnes de sa race en provenance de divers États du Sud et de les emmener s’installer sur des propriétés familiales rurales gratuites, dans le nord-ouest du Canada. »

Parson Henry Sneed de Clearview, en Oklahoma, a mené le deuxième groupe de personnes noires arrivant des États-Unis. Après avoir traversé la frontière à la hauteur du Manitoba, son groupe s’est dirigé vers Edmonton.
« Colored Party is Through Winnipeg », Manitoba Free Press, le 24 mars 1911.
Les historiens estiment que Parson Sneed est venu en Alberta avant 1910 et qu’il est retourné aux États-Unis pour parler de l’Ouest canadien à ses amis et à sa famille.
En compagnie de Murphy et de Nimrod Toles, Parson Sneed a mené un groupe d’immigrants noirs à destination du nord d’Edmonton, près d’Athabasca Landing, en 1910.
« Colored Party is Through Winnipeg », Manitoba Free Press, le 24 mars 1911.

Genre, représentation et immigration
Dans le grand contexte de l’immigration en Alberta, peu d’historiens ont discuté de la façon dont les femmes noires étaient perçues. Un article faisant autorité, « The Black Canadian », publié dans la revue Maclean’s en 1911 aide à comprendre comment les femmes de race noire étaient perçues.
Genre, représentation et immigration
Dans le grand contexte de l’immigration en Alberta, peu d’historiens ont discuté de la façon dont les femmes noires étaient perçues. Un article faisant autorité, « The Black Canadian », publié dans la revue Maclean’s en 1911 aide à comprendre comment les femmes de race noire étaient perçues.

Son auteur, Britton Cooke, s’appuie sur des photographies et des écrits comme « Typical Aunty » pour représenter l’incompétence des Noires sur le plan des tâches ménagères, ce qui faisait d’elles de mauvaises femmes au foyer.
« LA VIEILLE FEMME NOIRE TYPIQUE »
La femme de couleur de ce genre est inadéquate. Elle est une relique du passé. Dans le temps, elle faisait le plaisir des enfants et excellait en cuisine. La liberté et la faillite de ses anciens maîtres ont fait place à des moments difficiles. Cette femme est suspendue dans le temps. Elle n’est pas répréhensible, mais elle possède peu de qualités qui font d’elle une femme désirable au Canada. »
Revue Maclean’s, « The Black Canadian- His Place in Canada; His Record: Do We Want Him? » Novembre 1911, page 7.
En mettant l’accent sur le désordre constant qui règne au foyer, l’auteur de « The Black Canadian » dresse un lien entre l’inadéquation présumée des Noires et la question plus générale de leur inaptitude à devenir Canadiennes.
« UNE VIELLLE FILLE DEVANT SA CABANE. »
La femme fume. Il n’y a pas d’objection grave, mais l’endroit semble généralement négligé. La femme dégage aussi de la nonchalance, ce qui peut être une source de déconvenue pour une future mère canadienne. Quelques dollars, un peu d’encouragement… et cette femme, dans certaines circonstances, pourrait monter vers le nord, devenir l’épouse de couleur d’un homme, la maîtresse d’arpents de terre au Canada et, dans une moindre mesure, vivre son destin au Canada. »
Revue Maclean’s, « The Black Canadian- His Place in Canada; His Record: Do We Want Him? » Novembre 1911, page 5.

Matière à réflexion
- Dans ces deux images de la revue Maclean’s, comment les femmes sont-elles racialisées par l’auteur? Y a-t-il des points communs? Tiens compte du vocabulaire utilisé, des divers éléments de la photo et de son environnement.
Réponse des femmes blanches à l’immigration noire
Des regroupements de femmes, comme signalé dans le Grain Growers Guide de 1911, se sont prononcés contre l’immigration noire. Ces regroupements tenaient plus particulièrement à ce que les hommes noirs n’aient pas le droit de vote. De nombreuses femmes ont affirmé que le « nègre » ne devrait pas être propriétaire rural. En fait, elles ont même insisté pour qu’une ordonnance permette aux femmes de devenir propriétaires rurales.

L’Ordre impérial des filles de l’Empire a été fondé en 1900 dans le but de promouvoir et d’aider l’Empire britannique et ses soldats. Sa première section se trouvait à Montréal, mais sans tarder, l’Ordre a ouvert des sections en maint endroit, allant des Bermudes à l’Inde, en passant par diverses localités de l’Empire britannique. Même si ses objectifs visaient principalement le bien-être et la philanthropie, l’Ordre ne faisait aucunement preuve de compassion à l’égard des collectivités racialisées et marginalisées. L’Ordre impérial des filles de l’Empire était composé de femmes anglophiles appuyant les activités de bienfaisance et les commémorations des hommes anglophiles visant à promouvoir l’impérialisme et à protéger la supériorité anglo-saxonne au Canada et à l’étranger.

« Les propriétés familiales rurales pourraient permettre à la fille digne d’intérêt de se tailler une place dans le monde au lieu de s’évertuer à se chercher un homme qui la fera vivre.
…..
Il faudrait qu’il soit possible pour les Canadiennes de se procurer auprès du gouvernement de leur père, de leur mari, de leurs frères et de leurs fils une part du riche patrimoine des terres du Dominion à tout le moins égale à celle du nègre étranger. »
Les dirigeantes (présidentes) de l’Ordre impérial des filles de l’Empire, appuyées par une résolution du Board of Trade présentée au gouvernement du Canada, laissaient entendre que nous ne voulons pas que la belle réputation de l’Ouest canadien soit souillée par l’ombre de la loi sur le lynchage, mais nous n’avons aucune garantie que nos femmes seront plus en sécurité sur leurs propriétés rurales éparpillées que les femmes blanches d’autres pays où la population est noire.
Des anglophiles bien connues, comme la Dre Ella Synge, porte-parole de l’Ordre, se sont inspirées de mythes racistes pour expliquer la crainte d’agressions sexuelles par des hommes noirs chez les Blanches. Elle a affirmé que, sans aucun doute, le résultat de la folie de Lord Gladstone en Afrique du Sud se voit déjà suffisamment dans la hausse considérable de l’indignation chez les femmes blanches.
Elle a ajouté que le doigt du destin pointe vers la loi sur le lynchage, qui finira par en être le résultat ultime si nous permettons à de telles personnes de s’installer parmi nous. Edmonton Capital, le 27 mars 1911.
Cependant, le tollé concernant l’immigration noire en Alberta n’était pas uniforme. Des revues populaires, comme Farmers Weekly, ont publié les réponses de membres locaux des United Farmers of Alberta à la demande de l’Edmonton Board of Trade visant à obtenir du soutien à sa résolution et sa pétition préconisant l’interdiction de l’immigration noire en Alberta.

Plusieurs personnes se sont montrées en faveur de l’interdiction. Le syndicat d’Elbow River a soutenu ce qui suit :
« Nous considérons que ce pays devrait être entièrement réservé à l’homme blanc. De plus, s’il est impossible de déporter les nègres installés dans ce pays, ils devraient être placés dans des réserves juste pour eux. »
Farmers Weekly.
Pour sa part, le syndicat de Robert Kerr à Pincher Creek a refusé d’appuyer la position du Board of Trade.
Farmers Weekly.

Selon la correspondance reçue par les journaux, ce ne sont pas tous les Albertains qui se prononçaient contre l’immigration noire. Certains pouvaient comprendre la logique des classes sociales et le racisme qui caractérisaient les manifestations et les pétitions du Board of Trade et d’autres organismes. Malgré cela, une lettre de soutien du révérend J.E. Hughson laisse entrevoir la nature imbriquée des compréhensions racialisées et trahit son soutien superficiel et ses principes de racisme sous-jacents.

Révérend J.E. Hughson de l’église méthodiste McDougall
« Les voix du commerce et de l’industrie… affirment que les nègres doivent partir. Mais selon le christianisme, le nègre est notre frère et il fait partie de la même humanité essentielle. Il est peut-être notre frère plus faible, il a peut-être besoin de notre main plus forte pour le guider, mais il est tout de même notre frère et nous devons lui servir de grand frère… Quand nos systèmes commerciaux et industriels seront vraiment chrétiens, notre problème de nègres se réglera par lui-même parce qu’il n’y aura pas de problème. »
Edmonton Journal, le 8 mai 1911.
Joseph A. Clarke
« D’autres races et personnes de couleur sont accueillies au Canada et ces races sont aussi criminelles et immorales que les Noirs, sinon plus. Elles constituent une menace encore pire à la majorité de la main-d’œuvre de l’Alberta ou d’un autre pays ou province qu’elles envahissent et pourtant, les chambres de commerce et d’autres groupes capitalistes ne s’opposent pas à leur présence. »
Edmonton Journal, le 6 mai 1911.


Lettre d’un Américain : ce Virginien dit que le nègre de Junkins fait un bon fermier
« Vous me semblez avoir une mauvaise impression de ces nègres, si je puis dire. Dans le Sud, il y a des nègres qui lézardent au soleil sans lever le petit doigt pour travailler, mais ce n’est pas le cas des nègres de Junkins. Vous verrez, vous serez fier de lui un de ces jours. Il est travaillant, instruit, intelligent. Je vous le dis, monsieur, c’est un vrai agronome. Certains nègres de Junkins ont fait venir leur bétail laitier de Chicago. Ils ont des vaches, des cochons, des poules, des cultures et beaucoup à manger. Ils sont accueillants et intelligents. Dans tout ce pays, il n’y a pas de meilleur travail que le leur. J’en suis surpris et je suis fier de vous le dire, monsieur. »
Les pionniers noirs ont également mis en doute les mythes perpétués par les personnes se prononçant contre l’immigration. Certains Noirs ont écrit aux journaux, tandis que d’autres ont poursuivi les personnes qui demandaient aux citoyens d’Edmonton de signer les pétitions. Un journal local avait déclaré que des membres de la communauté noire traquaient les personnes qui sollicitaient des signatures à apposer sur la pétition de l’Edmonton Board of Trade :
« La colonie de personnes de couleur s’insurge contre le mouvement. Hier, plusieurs de ces personnes ont suivi les solliciteurs de signatures un peu partout dans l’espoir de dissuader les gens de signer la pétition. Quand une signature était apposée, un homme de couleur était prêt à intervenir, avec peu d’effet, semble-t-il, même si on a su qu’un certain nombre de marchands du secteur est dépendant, dans une certaine mesure, du commerce des colonisateurs de couleur ont refusé de signer. »
Edmonton Capital, le 27 avril 1911.
En dépit du tollé contre l’immigration noire du début des années 1900, la communauté noire a pris de l’ampleur, surtout en raison de particuliers et de quelques familles de quatre communautés rurales principales, soit celles de Junkins, de Pine Creek, de Keystone et de Campsie. Pine Creek, composée de groupes de familles de pionniers, est devenue la communauté noire la plus grande et la plus uniforme, tandis que les trois autres étaient mélangées avec des colonisateurs européens. Ces communautés, même si elles étaient « considérées comme impropres » par le gouvernement du Canada ont édifié des églises, voire des écoles et d’autres institutions à mesure que les pionniers s’établissaient dans le milieu rural de l’Alberta.

Matière à réflexion
La racialisation des personnes de descendance africaine s’est produite autrefois et se poursuit de nos jours.
- Comment les médias et le gouvernement continuent-ils de racialiser les gens de nos jours?
- Quel genre de mal la racialisation fait-elle?
- Que feras-tu pour contester la racialisation et le racisme que vivent certains Albertains? Comment changeras-tu ton propre comportement?